La promesse fait rêver. Avec nos enfants, il nous arrive à tous d’en faire et…. de les oublier ou de ne pas les tenir. Même si nous avons d’excellentes raisons, il n’en demeure pas moins que l’enfant se sent trahi ; c’est comme si on lui brisait la boite à rêves qu’il venait de se construire. Voyons ensemble ce qu’il est possible de faire et de ne pas faire.
« Tu m’avais promis que…. »
Ne pas respecter la promesse faite à un enfant a plusieurs conséquences négatives pour lui. Si sa confiance en lui n’est pas suffisamment structurée, il peut même se sentir indigne de ce qui lui a été promis. Quand cela arrive une fois et sur quelque chose qui n’est essentiel pas pour lui, ce n’est pas dramatique si on prend le temps d’en expliquer les raisons. Mais si ça se reproduit ou si ça touche un point auquel il accordait une importance extrême (et beaucoup de promesses sont très importantes !), il se méfiera désormais de ce que l’on dit et aura peur de faire confiance.
Promettre, c’est assurer que l’on prend un engagement pour le futur, lequel peut être très proche (tout à l’heure, dans 10 minutes) ou plus lointain (le week end qui arrive ou les prochaines vacances). Mais dans tous les cas, il y a quelque chose d’enchanteur qui se dessine pour l’enfant ; son imagination se met en route et il découvre que le futur peut être quelque chose de très agréable, lui donnant envie de s’y projeter.
Si nous ne tenons pas notre promesse, abandonnons nos regards d’adulte et voyons ce que cela représente pour l’enfant. Au-delà de sa déception, il découvre que la parole de ses parents peut être incohérente alors qu’il a besoin de bâtir une harmonie entre ce qui est et ce qui va être.
Pire, il découvre qu’elle peut ne pas être fiable et qu’il ne peut pas se fier même aux personnes auxquelles il accorde le plus de confiance. A quelles autres personnes est-il alors possible de se fier ? Rien de tel pour faire naître un sentiment de défiance envers chacun, accompagné d’un sentiment d’angoisse.
Et enfin, est-il si peu important lui-même, occupe-t-il une place si insignifiante que ses propres parents ne daignent pas faire l’effort de tenir leur promesse ?
Si on lui répond, pour cette promesse non tenue, que « ce n’est pas grave », il perçoit que ses propres besoins n’ont aucune importance pour d’autres. C’est pour cela qu’il ne faut pas considérer l’évènement en question avec notre regard d’adulte mais avec celui de l’enfant.
Le respect de la parole donnée
S’il pique une grosse colère car il estime qu’on lui a menti et qu’on l’a trahi, c’est sa manière de dire : « Respectez donc votre parole ! ». Une réponse sèche comme « Arrêtes tes caprices » lui envoie alors ce message : exprimer une émotion qu’il estime légitime ne doit pas se faire. Il risque de se retrouver avec juste deux options :
- soit dissimuler ce qu’il ressent, quitte à intérioriser ses tempêtes émotionnelles avec les toutes conséquences négatives que cela engendrera,
- soit devenir suffisamment manipulateur pour obtenir ce qu’il désire.
En tout état de cause, et si de tels manquements se reproduisent régulièrement, le pacte de confiance qui s’était établi entre lui et ses parents est détruit. Comme toutes nos relations avec autrui présupposent une confiance pour qu’elles soient constructives, on imagine aisément ce qu’il en est si on en vient à devoir se méfier de tout et de tout le monde.
Tout cela est valable, quel que soit l’âge de votre enfant. Tenir sa promesse présente des avantages.
- Rassurer l’enfant sur l’avenir : celui-ci peut devenir source de joies
- Donner l’exemple : respecter un engagement confère plus de poids aux paroles prononcées
- Montrer l’importance de ne pas s’engager à la légère : quand on promet, cela doit être pesé car il y a un effort à accomplir pour maintenir sa décision
- Développer la congruence : accord entre ce qui est dit et ce qui est fait.
- Assoir son autorité : quand une chose est dite, elle est suivie d’effets.
- Renforcer le lien de confiance : le parent est et demeure La personne de confiance
Dans un prochain article, nous verrons comment « réparer » ce manquement.
Pour en savoir plus, voir « La pratique des accords toltèques avec vos enfants » de Xavier Cornette de Saint Cyr , éditions LEDUC.S, 2019
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