Une promesse qui n’a pas été tenue fait s’écrouler un rêve. Nous ressentons dépit, frustration, déception ou colère quand une promesse faite s’évapore. C’est la raison pour laquelle il est primordial d’accueillir l’émotion de l’enfant et ne pas faire comme si ce qu’il ressentait n’avait pas d’importance.
Accueillir l’émotion
Accueillir, c’est reconnaître à l’enfant la légitimité de ce qu’il ressent. Nous même, quand quelqu’un ne respecte pas une promesse faite, nous ressentons les mêmes émotions et ne supportons pas qu’elles soient balayées. Nous en voulons d’ailleurs à celui qui a trahit. Il n’y a donc pas quelque chose qui soit essentiel pour le parent et négligeable pour l’enfant. Imaginez simplement que le cadeau que vous avez promis de faire à votre enfant correspond, dans un autre contexte, à la promesse d’une promotion ou d’une augmentation que vous aurait fait votre patron.
Une promesse non tenue…. | |
A dire | ….et à ne pas dire |
Je suis désolé de te faire de la peine | Moi aussi je n’ai pas toujours ce que je veux |
Ce cadeau était important pour toi | Tu en auras d’autres des cadeaux |
Je vois que tu es déçu | Regarde tout ce que tu as déjà. Il y a des enfants qui n’ont rien. |
Je te sens triste | Tu ne vas quand même pas en faire un drame |
C’était important pour toi. | Ce n’était que…. Il y a des choses plus graves dans la vie. |
Je te propose que nous allions acheter ce cadeau maintenant ou demain | Pour la peine, je t’en achèterai deux |
Comment faire pour « réparer » ?
S’il vous arrive de promettre et de ne pas pouvoir tenir votre engagement, voici les attitudes qu’il est préférable d’adopter :
- Ne pas culpabiliser à outrance. Une promesse peut ne pas être tenue à cause d’un imprévu qui vous en a réellement empêché ou parce que vous avez oublié.
- S’excuser : c’est à la fois reconnaître la déception de l’enfant et dire que l’on est peiné d’en être la cause
- Expliquer : donner une explication en décrivant la réalité sans inventer un prétexte.
- Rassurer : insister sur le fait que si la promesse n’a pas été tenue, c’est à cause d’une circonstance extérieure. Cela permet à l’enfant de comprendre que ce n’est pas parce qu’on ne le respecte pas, lui et/ou ses demandes.
- S’engager : lui dire que la prochaine promesse sera tenue et il est indispensable qu’elle le soit sinon, le climat de confiance sera brisé.
Une promesse tenue autrefois ne compense pas.
Un enfant ne tient pas une comptabilité de ce qui a été respecté ou pas et ne va compenser les – par les +. Le fait d’avoir tenu ses engagements dans le passé ne compense pas, pour l’enfant, un oubli et il donnera une extrême importance à ce qui n’a pas été tenu. Il n’y a pas pour lui de « système compensatoire ». Or, il arrive que ce ne soit pas tenu et c’est pourquoi le fait de s’excuser et d’expliquer a autant d’importance.
Les promesses non tenues sont autant de mensonges et de paroles non impeccables : elles offrent quelque chose puis le retirent, elles font miroiter un avenir puis l’annulent. Un refus est préférable à une promesse non tenue. Pour autant, et comme tout parent, cela vous est arrivé, n’est-ce pas ? De nouveau, ce qui peut faire des dégâts chez l’enfant, c’est quand ces types de comportements arrivent fréquemment. « Examine si ce que tu promets est juste et possible, car la promesse est une dette »disait Confucius.
Pour en savoir plus, voir « La pratique des accords toltèques avec vos enfants » de Xavier Cornette de Saint Cyr , éditions LEDUC.S, 2019
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