Qu’il est doux de (re)découvrir les vertus magiques de ce qui, selon François Rabelais, est le propre de l’homme !
Imaginez que vous vous leviez en songeant que le monde est triste, que les nouvelles sont mauvaises, que la vie est un difficile combat,… En un mot, vous en avez marre ! Avec de telles pensées, les journées s’assombriront de plus en plus, nécessairement.
Un remède ? Riez !
Des vertus incomparables !
Le rire possède une infinité de vertus ! A telle enseigne que le neurologue Henri Rubinstein considère qu’il « fait partie des mécanismes de défenses naturelles de l’organisme. Plus on rit, plus on est dans de bonnes conditions pour résister aux maladies. »
Sur le plan physique tout d’abord : En effet, le simple fait de rire déclenche une onde musculaire qui va se propager dans l’organisme, dans tous les muscles du visage, dans le larynx, la cage thoracique et décontracte les yeux, la bouche, le diaphragme et l’abdomen mais également les cuisses, les bras, le cou, les épaules. Pas mal non ?
En outre, il tonifie nos organes et impacte positivement non seulement notre respiration (celle-ci s’accélérant grâce au rire, il y a alors un meilleur renouvellement d’air dans les poumons) mais également notre pression artérielle et sanguine (les vaisseaux sanguins se dilatent, la tension artérielle est diminuée et les tissus reçoivent alors davantage d’oxygène).
Sur le plan du bien être, le rire est donc très salutaire car il augmente la sécrétion d’endorphines et, parallèlement, évacue les hormones du stress. Il a donc des effets puissants et devient quasiment un « médicament » naturel !
Rappelez-vous dans quel état vous vous sentiez après votre dernier fou rire ou une soirée passée en bonne compagnie joyeuse : calme et détendu. Une minute de rire aurait les mêmes qualités que 30 à 45 minutes de relaxation ! L’effet euphorisant dure longtemps et rien n’est plus agréable que de se le remémorer. De même, tout conférencier ou enseignant connait l’aspect bénéfique du trait d’humour lorsque la tension augmente ou que l’attention se relâche. C’est une véritable pause détente qui permet ensuite de reprendre le cours de l’exposé avec plus de facilité et une meilleure mémorisation de l’information.
L’humour comme thérapie
Sur le plan psychologique et relationnel, un rire sain et un bon sens de l’humour sont des atouts incomparables. Non seulement il diminue l’agressivité mais de plus, il simplifie et améliore la communication.
En effet, en créant un climat de confiance, chacun est incité à s’extérioriser et à se libérer. Les personnes optimistes et ayant un vrai rire contagieux sont autrement plus attirantes et séduisantes et s’insèrent plus facilement dans une société. Charlie Chaplin avait une délicieuse expression : «Le rire est le chemin le plus court entre deux personnes».
On n’accroitra certes pas son cercle de relations en devenant un « chevalier de la triste figure », ainsi que Cervantès surnommait don Quichotte de la Manche. Nous avons d‘ailleurs une tendance assez naturelle à éviter les visages renfrognés, les Cassandre et autres adeptes de la lamentation permanente ou rabat-joies.
L’humour est une qualité appréciée ; on plaint ou critique ceux qui l’ignorent et on estime ceux qui en sont pourvus, surtout s’il est doté d’un esprit de repartie plein de finesse. Cela témoigne d’une agilité d’esprit et même d’intelligence.
En revanche, il n’est guère estimé quand il ne fait qu’en prendre l’apparence et dissimule sous cette appellation la raillerie, l’ironie, la moquerie. L’humour véritable permet de rire ensemble et des mêmes choses. Il ne s’exerce donc pas aux dépends de quelqu’un, avec méchanceté ou volonté d’être blessant. Souligner une incongruité peut se faire avec subtilité et n’a pas besoin de ridiculiser.
De même, il ne doit pas être confondu avec cette manie chère à certaines émissions dites de variétés consistant à « rigolasser » niaisement en permanence, à tout bout de champ et pour un oui ou un non. Cela devient vite stupide et exaspérant !
Excellent pour préserver la jeunesse du corps et de l’esprit, le rire a depuis toujours été recommandé pour ses bénéfices sur le plan de la santé, tant sociale que physiologique et psychique. On préconise un minimum de dix à quinze minutes par jour. Or, notre époque semble devenue plus sérieuse ou plus sinistre : toutes les études s’accordent à considérer que le rire est aujourd’hui devenu trop rare avec une moyenne quotidienne qui serait tombée à environ 60 secondes. Si nous y réfléchissons, saurions-nous dire combien de fois, en moyenne, nous rions par jour ?
Mettre du rire dans sa vie
La rigolothérapie s’est peu à peu développée et a même fait son entrée dans certains hôpitaux du fait des modifications physiologiques provoquées par le rire sur l’organisme. Ses mécanismes respiratoires du rire s’apparenteraient à ceux du yoga.
Comment faire pour mettre le rire dans sa vie ? Par le chatouillement ! En fait, il y a deux manières de se chatouiller.
Soit au niveau physique par excitation de zones que l’on appelle « gélogènes » : elles provoquent le rire quand on les stimule. Nous connaissons bien cela avec les enfants ! Le rire nait, surtout si un tiers exerce la stimulation, car alors un réflexe est déclenché par un tout un réseau neurologique. Mais si la stimulation intervient trop longtemps, le plaisir fait place à l’énervement, voire à la douleur.
Soit au niveau psychique ou mental en « chatouillant nos neurones », ce qui déclenche alors la crise d’hilarité. Il existe de multiples manières de faire (histoires drôles, film, livre, théâtre, spectacles, etc,) qui, tout en favorisant les activités de détente, diminuent parallèlement tout ce qui peut déclencher une sinistrose. Dans le même temps, il est salutaire de supprimer ou de réduire drastiquement ce que l’on appelle des « informations », qui désespèrent plus qu’elles n’informent et sont de ce fait un véritable poison de l’esprit.
Il est également possible d’apprendre à penser différemment, voire le verre plutôt à moitié plein qu’à moitié vide ; même si le niveau du verre n’a pas changé, la vision que l’on en a prédispose à une vision plus joyeuse. Enfin, on peut toujours rejoindre l’un de ces nombreux groupes de thérapie par le rire.
L’américain Norman Cousins, ancien rédacteur en chef de Saturday Review, a écrit un ouvrage [1] où il raconte comme il s’est sorti d’une maladie grave (avec 1 chance sur 500 de guérir) en utilisant notamment les vertus thérapeutiques du rire qu’il décrit comme servant « en quelque sorte de « veste pare-balles » qui nous protège des ravages causés par les émotions négatives».
Rire, c’est bon pour la santé. Alors, commencez dès à présent. Apprenez également à rire de vous-même de temps à autre pour savoir prendre du recul et dédramatiser infiniment de situations. Car, en effet, heureux ceux qui rient d’eux mêmes ; ils n’ont pas fini de s’amuser !
[1] Norman Cousins Comment je me suis soigné par le rire, Payot , 2003
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