Nous rencontrons une personne qui nous séduit. Ou bien, nous sommes confrontés à une situation toute nouvelle. Et nous nous interrogeons : vaut-il mieux suivre sa raison ou son intuition ? Devons nous écouter notre tête avec toute sa logique et sa rationalité ou est-il préférable que nous prêtions une oreille à ce que nous murmure notre cœur ?
Prendre le bon chemin
Il n’est pas toujours évident de faire le choix adéquat, surtout quand nous sommes confronté à deux musiques jouant des tonalités différentes. D’un côté, nous avons des tas de raisons « valables » d’aller dans tel sens. Nous pensons qu’il est bon d’avancer dans telle direction parce que c’est « rationnel », structuré, cohérent, logique, que ce soit pour nouer une relation avec une personne, pour trouver un nouvel emploi, pour acheter un appartement, etc. Et nous avons alors une extraordinaire capacité à nous fournir des arguments bien ordonnés, même si nous savons que nous faisons l’impasse sur certains aspects que nous qualifions volontiers de secondaires, histoire d’avoir raison….
Pourtant, de l’autre côté et si nous sommes attentif, nous devons aussi reconnaitre que, quelque chose en nous donne de précieuses indications et indique que nous pouvons y aller sans problème ou bien que nous ferions mieux d’agir différemment. Comme une petite voix intérieure qui nous murmure qu’un autre chemin parfois est préférable (ou même qu’un demi-tour express est salutaire !) mais nous n’écoutons pas toujours …. Pour reconnaitre plus tard que cette petite voix était dans le vrai. Mais c’est plus tard.
Le souci est double. Nos conditions de vie nous entrainent dans l’urgence, dans l’inattention à ce qui est essentiel et nous nous laissons embarquer dans le tourbillon d’une vie active, trop active et toujours pressée. Nous pensons même que c’est cela qui donne le sel de la vie alors qu’il nous arrive de confondre empressement utile et vaine agitation. Par ailleurs, ce que nous dit cette petite voix n’est pas toujours compréhensible. Car pour bien comprendre, il faudrait s’arrêter, faire silence en soi et prendre le temps pour bien entendre, pour bien comprendre. Mais il y a trop de bruit autour de nous et même en nous.
Se mettre en écoute
Nous pensons qu’il faut du temps pour bien déchiffrer cette petite voix et du temps, et bien, nous n’en avons pas. Ou plutôt, nous nous persuadons que nous ne pouvons pas en prendre pour se poser car nous n’aurions plus le temps de nous agiter. Ou encore, nous croyons qu’il nous faudrait des clés, un décodeur, une sorte de mode d’emploi pour bien décrypter un message qui ne nous parait pas clair. Pour certains d’entre nous, il faudrait tout simplement des oreilles pour mieux entendre ce qui se dit et des yeux pour voir ce qui ne nous est qu’un lointain brouillard.
Nous hésitons, nous ne savons trop que faire et le temps presse ; nous ne pouvons pas peser le pour et le contre trop longtemps. Alors, nous décidons rapidement (trop rapidement ?) et ce n’est que plus tard, a posteriori, que nous saurons si notre choix était le bon.
Or, très souvent – si ce n’est chaque fois – force est de reconnaitre que si nous avions su écouter cette petite voix, si nous lui avions prêté l’attention qu’elle mérite et si nous avions suivi les indications qu’elle nous proposait, notre choix aurait été ô combien meilleur ; nous n’aurions rien à regretter, tout au contraire, nous aurions à nous féliciter d’avoir été si avisé.
Il existe un bon test pour cela. Par exemple, lors d’une rencontre, une personne nous a exposé un projet (personnel ou professionnel) à réaliser ensemble et dans lequel nous devrons nous impliquer fortement. Quand nous avons pris congé et nous retrouvons seul, alors immédiatement, il faut se mettre à l’écoute de ce que dit notre corps. Comment sentons-nous le projet ? Quel type d’énergie est en nous ? Quelle émotion ressentons-nous ? Y en a-t-il une qui serait négative ?
Apparaissent aussitôt toutes les informations utiles et nécessaires et il importe de les écouter. Tout de suite. Car, dans l’instant d’après, c’est la tête qui va prendre le relai avec tout un ensemble d’arguments structurés, logiques, rationnels, cohérents. S’il y a accord entre le corps et la tête, c’est OK. Si on perçoit une discordance, alors mieux vaut être attentif et prudent. Et balayer cette satanée urgence qui nous empêche de prendre du recul ! Une heure ou quelques heures de réflexion apaisée ne modifieront pas la face du monde mais impacteront notre vie.
Une étrange certitude
Peut-être aussi nous faudrait-il mieux comprendre ce qu’est l’intelligence. Bien sur, nous avons un cerveau que nous alimentons et nous sommes, à juste titre, fiers de faire fonctionner nos neurones comme il le faut. Mais nous sommes encore plus intelligent quand nous réalisons que nous possédons aussi un cœur, des émotions, des sensations, un corps et que, tous ensemble, ils nous adressent des messages destinés à faire ce qui est le mieux pour nous.
Le poète André Suarès avait une belle formule : « L’intuition est une vue du cœur dans les ténèbres. ».
Effectivement, lorsque nous sommes un peu perdus ou simplement, quand nous ne voyons pas très clair, l’intuition est là pour nous offrir une autre clarté.
C’est un peu comme s’il y avait au fond de chacun d’entre nous comme un « centre de bienveillance » qui, subtilement, nous indique à chaque fois la meilleure route à emprunter.
Lorsque nous avons appris – car cela s’apprend – à écouter notre intuition, les choses changent. Nous quittons cette confrontation avec la « raison raisonnante ». Nous ressentons au plus profond de nous quelque chose qui dit : « c’est cela, c’est ainsi ».
Nous ressentons une certitude à la fois étrange et étonnante.
Etrange car nous ne saurions pas expliquer d’où elle vient. Nous la sentons avec une intensité qui ne laisse pas place au doute sans pour autant connaitre ou comprendre les chemins qu’elle a empruntés.
Etonnante car nous savons que c’est juste. Ce n’est pas une vague impression, c’est une certitude ; nous savons absolument que si nous écoutons cette intuition, ce sera bien, ce sera parfait, ce sera exactement comme cela doit être, ce sera conforme à ce qui peut être le mieux pour nous.
Henri Poincaré exposait avec justesse : « C’est avec la logique que nous prouvons et avec l’intuition que nous trouvons »
Notre 6ème sens
Pour Aristote, « il n’existe pas d’autres sens que les cinq déjà étudiés ». Or, – et la science autant que les neurophysiciens en font état – il devient aujourd’hui de plus en plus communément admis qu’il existe un sixième sens : l’intuition. Ce sixième sens nous est nécessaire pour accomplir la mission qui est la notre et pour vivre sereinement avec nous-mêmes.
Notre vie est un balancement permanent entre ce que nous estimons être bien et ce que nous considérons comme étant mal.
En fait, nous oscillons entre ce que, au travers de nos filtres personnels, nous aimons ou désirons et ce que n’aimons pas ou ne désirons pas, entre ce qui nous apparait positif ou bien négatif.
Et pour cela, nous utilisons ce que la nature a mis à notre disposition ou plutôt, ce que, en tant qu’êtres humains, nous sommes habitués à utiliser depuis notre naissance : nos cinq sens. Ce sont eux qui guident une immense partie de notre vie en déterminant la quasi-totalité de nos réactions : nous voulons ou nous refusons quelque chose sur la base de ce que nous voyons, entendons, goûtons, touchons ou sentons.
Mais, à y bien réfléchir, ce ne sont là que nos sens corporels. Il ne s’agit pas de les négliger mais plutôt de réaliser qu’ils nous limitent si nous considérons qu’ils sont les seuls moyens d’avoir accès à la connaissance et qu’ils nous définissent dans notre totalité.
En effet, nous ne sommes pas qu’un corps. Nous sommes également un cœur et un esprit, non séparés mais « fonctionnant » ensemble dans une étroite et constante collaboration. Autrement dit, si notre corps nous donne des sens, notre esprit et notre cœur également.
Tous ceux qui ont réfléchi à ce qui compose l’essence d’un être humain ne peuvent pas nier qu’existent aussi en nous l’émotion, l’imagination, l’intuition, la conscience et l’inspiration. Ces sens-là ont également une réalité pour chacun d’entre nous.
Si on les méconnait ou qu’on en refuse la réalité, alors notre perception du monde est restreinte et insatisfaisante puisqu’on ne voit le monde qu’au travers du filtre des 5 sens corporels et uniquement au travers de ce seul filtre. On se prive de fait de tout un mode extraordinaire !
En revanche, lorsqu’on les connait, qu’on les développe et qu’on les utilise, alors la vie devient autrement plus riche, plus créatrice et plus sereine.
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