Comment, le temps d’un voyage, prendre conscience de son essentiel dans la vie ? Le style est toujours aussi raffiné et les dialogues emplis de vérités, tantôt graves, tantôt parées d’un humour en demi-teinte. On aurait envie d’en faire une pièce de théâtre, intimiste et profonde.
La fin est prenante et les dialogues si authentiques que l’on se surprend soudain à être l’un ou l’autre des deux protagonistes. Avec une question forte : qu’en est-il des passions auxquelles nous aurions rêvé de succomber si nous n’avions pas eu une « petite voix » nous recommandant la sagesse ? De quels regrets allons nous nourrir ces instants que nous n’avons fait qu’effleurer alors que nous aurions tout aussi bien pu les vivre à bras le corps ?
Où est la lâcheté, est il demandé. Ne serait ce pas davantage : à quelles peurs (inavouées ou inavouables) sommes nous soumis ? Le titre du livre est subtil : prendrions nous pour un orage dangereux ce qui pour d’autres serait une éclaircie lumineuse et prometteuse ? Sommes-nous si « adultes » que nous redoutons la fin avant même d’avoir commencé ?
Jacqueline Harpman, comme toujours, donne de la vie à ses personnages. Une vie si dense que l’on croit les avoir rencontrés, les connaître et parfois même, on finit par s’y assimiler. Dans ce beau dialogue, le paraître s’efface peu à peu et laisse se révéler l’être, lentement, par petites touches. Et pour un instant seulement. Le paraître redevient vite une protection. On achève ce beau livre, doucement songeur, et l’on repense (avec nostalgie ? regret ?) à ces quelques passions que nous n’avons pas toujours voulu (ou pu) vivre.
Le bonheur est-il vraiment à portée de main ? Ou de cœur ?…
Vous aimerez peut-être également
Y a-t-il un profil type d’hommes victimes de manipulatrices ?
Femme Actuelle : Voir l’Article sur « Déjouer les Pièges du[...]
Découvrir le contenu du livre