La 4ème de couverture résume parfaitement : « Histoire d’un double échec conjugal, Climats, roman d’une finesse psychologique exceptionnelle, écrit dans une langue admirable,(…) »
L’intrigue est simple : il s’agit d’un homme qui a aimé une femme sans en être aimé, puis qui est aimé d’une autre femme sans parvenir à l’aimer. C’est classique et cependant, c’est magnifique : la délicatesse de l’écriture, la subtilité d’analyse des émotions et des sentiments, le fait que cette histoire concerne tellement de personnes.
Cet homme a souffert dans son premier amour sans retour. A son tour, il va faire souffrir en reproduisant ce que lui-même a subi. On passe d’une conception romantique (l’amour n’est jamais si beau que lorsqu’il est désespéré) à une conception cynique (l’amour porté par une personne que l’on n’aime pas est insupportable). Etre aimé de quelqu’un que l’on n’aime pas peut-il justifier – ou, à tout le moins, expliquer – que l’on soit odieux ? Avoir souffert rend-il plus sensible et aimant ou bien explique-t-i que l’on fasse à son tour subir ce que l’on a subi, comme une vengeance sur quelqu’un qui n’y est pour rien ?
Ce qu’André Maurois réussit avec brio est d’évoquer des amours et leurs tourments à travers les yeux et le cœur d’un homme puis à travers les yeux et le cœur d’une femme. Une immense qualité d’écrivain que d’arriver à se « dédoubler » et à ressentir et exprimer en justesse ce qu’éprouvent les deux sexes.
Ce roman est beau, magnifiquement beau et mérite à plus d’un titre d’être redécouvert.
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